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Prise en compte de la marque Végétal local dans les Appels à projets du Pacte en faveur de la haie

L’approvisionnement en plants de qualité et d’origine tracée est inscrite dans les objectifs de la Stratégie Nationale de la Biodiversité (cf. mesure 23 de la SNB). C’est aussi un enjeu fort de réussite et de durabilité des plantations des haies soutenues par le Pacte en faveur de la haie (cf. fiche action 6 du Pacte). Alors que les premiers appels à projets du Pacte en faveur de la haie ont été publiés, nous vous proposons un tour d’horizon de la prise en compte de Végétal local dans les différents AAP du Pacte.

 

Tour d’horizon de la prise en compte de Végétal local dans les différents AAP du Pacte

Appel à projet “Investissements productifs dans la filière graines et plants”

Dans le cadre de la Planification écologique, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a lancé l’appel à projets « Investissement productifs dans la filière graines et plants » le jeudi 4 juillet 2024.

Portage : ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire
Budget : 10 millions d’euros
Bénéficiaires : semenciers et pépiniéristes forestiers et agroforestiers – la prise en compte des producteurs agroforestiers dans cet AAP est une grande avancée que salue l’Afac (le précédent AAP Graines et plants était ciblé uniquement sur la forêt)
Objet : soutien à l’investissement pour du matériel spécifique
Mention relative à l’origine sauvage et locale des plants : oui, c’est une des conditions d’éligibilité des candidats au titre sur le volet agroforestier.
Date de publication : jeudi 4 juillet 2024
Date de fin de candidature : 19 septembre 2024
Documents de cadrage :

Les conditions d’éligibilité pour les semenciers et/ou pépiniéristes agroforestiers ne sont pas liées aux statuts juridiques des candidats, mais devront répondre aux conditions suivantes :
– être bénéficiaire de la marque Végétal local
– et, au choix :

  • 70% du chiffre d’affaires de l’entreprise est réalisé au titre de l’activité de production de semences agroforestières marqués Végétal local (VL), ou de plants agroforestiers marqués VL,
  • Le chiffre d’affaires correspondant à la vente de jeunes plants VL produits en propre est au moins égal à 20 000 €, ou correspond à la vente d’au moins 10 000 jeunes plants VL produits en propre
  • Le chiffre d’affaires correspondant à la vente de graines de ligneux VL produites en propre est au moins égal à 20 000 €.

Les montants d’aides par projet seront obligatoirement compris entre 3 000 et 500 000 €, avec un taux d’accompagnement correspondant à 40 % du montant du projet (75 % en outre mer), sans possibilité de cofinancement public. Le budget global réservé à cet AAP est conséquent : 10M €.
Les matériels éligibles sont listés dans l’AAP, et les matériels d’occasion sont également éligibles sous condition.

Appels à projets régionaux « animation à la plantation et à la gestion durable »

Portage : DRAAFs, sur la base de l’instruction technique du MASA (ces AAP sont régionalisés)
Objet : animation en amont et en aval du projet de plantation, incluant animation à la plantation et à la gestion durable.
Mentions relatives à l’origine sauvage et locale des plants :

  • L’instruction technique (émanant du MASA) recommande que des critères d’éligibilité ou de priorisation des projets soient mentionnés dans les AAP « animation », par exemple « un taux minimum de plants Végétal local ou MFR (en ayant vérifié au préalable que l’offre disponible est compatible avec la cible de linéaires à planter) ».
  • Les traductions opérationnelles dans les AAP territoriaux diffèrent selon les régions, comme le montre :

En régions, les dispositifs mis en place sont le plus souvent minimalistes par rapport à l’instruction technique proposé par le MASA : hormis pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, les critères sur l’origine et la qualité des plants sont le plus souvent mentionnés au titre des critères de priorisation alors qu’ils auraient pu être des conditions d’éligibilité. Parmi les critères de priorisation, seule les DRAAFs Grand-Est et Pays-de-la-Loire ont précisé un taux minimal de VL ; les autres ont choisi la formulation la moins engageante (celle de l’instruction technique), voire une formulation laissant la possibilité de solliciter la subvention pour un projet qui reprend, mais en les élargissant, les critères de l’instruction technique du Masa (en région Centre-Val-de-Loire). En Bretagne, le sujet de Végétal local n’est pas comparable aux autres régions car l’appel à projet concerne exclusivement l’accompagnement à la plantation d’alignement d’arbres intraparcellaires, en complément du programme BreizhBocage3 déjà en place et qui concerne les haies.

Appels à projets régionaux « investissement » associés à la plantation

Portage : DRAAFs, sur la base de l’instruction technique du MASA (ces AAP sont régionalisés)
Objet : investissements associés à la plantation (travaux et fournitures)
Mentions relatives à l’origine sauvage et locale des plants :

  • L’instruction technique du MASA indique que les AAP régionaux doivent stipuler, parmi les engagements des candidats, l’obligation de « planter des plants adaptés aux contexte pédoclimatique local, en tenant compte autant que possible du changement climatique en cours ».
  • les traductions opérationnelles dans les AAP régionaux diffèrent, comme le montre :

Les obligations figurant à l’instruction technique laissent une certaine liberté d’interprétation, que la mention d’exemples (Végétal local, MFR) aurait pu limiter. Actuellement, peu de DRAAFs ont d’ores et déjà publié les AAP « investissements » relatifs à la plantation de haies. Parmi les mentions retenues, certaines (celle retenue en Normandie notamment) amalgament la notion d’origine génétique locale avec l’origine locale de l’outil de production, perdant par là l’ambition affichée dans le Pacte. D’autres notifient une simple recommandation sur la traçabilité de la génétique des plants (Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val-de-Loire). En Hauts-de-France, l’origine des plants présente un niveau de détail plus intéressant, avec mention stricte de Végétal local ou MFR, et une prise en compte du sujet au titre des critères de priorisation des candidatures. Ce n’est actuellement qu’en Grand-Est qu’un taux minimal de Végétal local (ou MFR) est imposé, à raison de 50%, avec des précisions sur les régions d’origines concernées. L’appel à projet pour la Bretagne n’est pas comparable aux autres régions car il concerne exclusivement les plantations d’alignement d’arbres intraparcellaires, tandis que le programme BreizhBocage3 continue d’accompagner la plantation de haies (avec condition d’éligibilité sur un taux minimal de 35% de plants marqués VL -zone massif armoricain- ou MFR).

Notre synthèse de la prise en compte de Végétal local dans le Pacte

Par l’intermédiaire de ces trois appels à projets ciblés, le Pacte en faveur de la haie impulsé par le ministère de l’Agriculture permet de très grandes avancées dans la prise en compte des filières amont “Graines et plants”. Ces avancées permettent de soutenir ces filières à la hauteur de l’ambitieuse trajectoire du Pacte (= gain net de + 50 000 km linéaires de haies d’ici 2030). Les moyens consacrés aux filières amont de l’arbre hors forêt vont permettre d’accompagner ce changement d’échelle tout en garantissant la qualité de l’origine génétique des plants qui constitueront les milliers de kilomètres de haies qui seront plantés chaque année d’ici 2030.

L’Afac-Agroforesterie salue la mise en œuvre du dispositif d’aide à l’investissement productif qui va permettre d’accompagner le développement des productions de jeunes plants de qualité et d’origine tracée destinés aux plantations agroforestières, avec des critères d’éligibilité qui permettent de prendre en compte la diversité des pépinières agroforestières engagées dans ce marché spécifique. La possibilité de financer du matériel d’occasion dans le cadre de ce dispositif est également une très belle avancée.

Si les producteurs agroforestiers disposent aujourd’hui et pour la première fois d’une mesure destinée à les aider à produire plus, l’Afac-Agroforesteries s’inquiète cependant de la très grande disparité de prise en compte de la marque Végétal local et de la réglementation MFR dans les appels à projets régionaux investissements, disparité qui va engendrer :

  • un risque pour les producteurs de plants bénéficiaires de la marque Végétal local de ne pas pouvoir vendre leur production dans la région où la demande ne suit pas car Végétal local n’est pas un critère des dispositifs de soutien à la plantation,
  • une moindre attractivité du dispositif d’aide à l’investissement pour les pépiniéristes qui ne vont pas réaliser d’investissements s’ils n’ont pas d’assurance de vendre leur production

L’Afac-Agroforesteries appelle à réviser à la hausse ces critères sur la base d’un état des lieux comparatifs de la première année du programme (saison 24-25) et à se doter d’outils de suivi pour mieux planifier les besoins en graines et plants et accompagner la filière dans son développement.

Nos actions pour défendre une prise en compte ambitieuse des filières amont dans le Pacte en faveur de la haie

Dans le cadre des concertations qui ont accompagné l’élaboration du Pacte en faveur de la haie d’une part, et la mise en œuvre des Appels à projet du Pacte d’autre part, l’Afac-Agroforesteries s’est fortement mobilisée et a porté un ensemble de propositions pour mieux prendre en compte et accompagner la filière amont « graines et plants » à la fois :
– Sur un plan quantitatif : pour éviter une tension sur la disponibilité en plants et faciliter l’adéquation des volumes de plants disponibles (et donc de graines collectées en amont) avec l’augmentation des besoins de plantation.
Sur un plan qualitatif : pour que les plantations se fassent avec un objectif de qualité en s’appuyant sur des plants d’origine tracée : Végétal local majoritairement et MFR (matériels forestiers de reproductions), et avec un % d’objectif d’intégration de plants tracés VL et/ou MFR clairement défini.

En savoir plus sur nos actions et propositions pour accompagner la prise en compte de Végétal local dans le Pacte :

 

 

Le Label Haie au Carrefour international du bois 2024

Au Carrefour International Du Bois, le Label Haie a présenté le bois énergie issu de haies gérées durablement !

Marc Fesneau s’est rendu sur notre stand partagé avec l’Afac Pays de la Loire, Fibois Pays de la Loire et d’autres structures du secteur pour l’ouverture. En effet, ces derniers mois de nouvelles politiques publiques sont en cours d’élaboration autour de la ressource en bois aussi bien issue de la forêt que de la haie.

C’est pour cette raison que le Carrefour international du bois a été un grand moment de partage et d’échanges où se sont retrouvés les référents régionaux du Label Haie ainsi que des élus et Afac régionales.

Deux conférences ont été organisées sur le sujet du bois-énergie :

  • Construire une filière éthique, durable et locale de distribution de bois énergie avec le Label Haie
  • Garantir et promouvoir les pratiques de gestion durable des haies bocagères avec le Label Haie

Retrouvez le programme

Le levier numéro un de la préservation des haies en France est sa valorisation économique pour l’agriculteur gestionnaire. Le Label Haie permet de garantir la gestion et la distribution durable de ce bois-énergie.
Le développement de filières de bois-énergie issu des haies est au coeur des appels à projets qui se déploient avec le Pacte en faveur de la haie et la stratégie du Conseil national de la transition écologique.

Pour en savoir plus, téléchargez notre dossier de presse :

Webinaire : LOA – décryptage de l’article 14 portant sur la haie

La loi d’Orientation pour la Souveraineté agricole et le Renouvellement des générations en agriculture est entrée dans sa phase parlementaire et est étudiée en ce moment par les députés. Comme l’a annoncé le Gouvernement, un des articles concerne la haie et son cadrage réglementaire. Cette loi sera débattue en séance publique à l’Assemblée Nationale le 13 mai prochain.

Webinaire de décryptage de l’article portant sur la haie (Art.14) :

Le mardi 30 avril de 17h à 18h30, l’Afac-Agroforesteries organise un webinaire pour décrypter ensemble l’article 14 et les propositions d’améliorations défendues par l’Afac-Agroforesteries.

https://us06web.zoom.us/j/87104166745?pwd=8kzJZozEo1j5eukJrUqMjAl46FtMG7.1

ID de réunion: 871 0416 6745 / Code secret: 606893 / +33 1 7037 2246

Obtenir le “Bonus Haies” : les démarches à faire avant le 15 mai

Jusqu’au 15 mai, les agriculteurs peuvent demander à bénéficier du « Bonus Haies », une nouvelle source de rémunération dans le cadre de l’Ecorégime de la Politique Agricole Commune. Le « Bonus Haies » représente une opportunité significative pour augmenter les revenus agricoles tout en contribuant à la préservation de l’environnement.

Conditions pour prétendre au « Bonus Haies »

Pour être éligibles, les exploitants doivent répondre à deux conditions essentielles : obtenir la certification Label Haie et détenir au moins 6% de haies par Surface Agricole Utile (SAU), dont 6% sur des terres arables.

Pour obtenir la certification Label Haie, les agriculteurs doivent respecter à minima le niveau 1 du cahier des charges Gestion du Label Haie durant l’année qui précède l’audit d’entrée. Une auto-évaluation est disponible en ligne sur le site du Label Haie.

Pour bénéficier en 2024 du Bonus Haies il est impératif de suivre 5 étapes calendaires :

  • Avant le 15 mai 2024 : Vérifier les 6% de haies sur son compte Télépac
  • Avant le 15 mai 2024 : Vérifier son éligibilité au Label Haie via l’auto-évaluation et/ou un pré-audit par un auditeur agréé (conseillé)
  • Avant le 15 mai 2024 : Cocher la case « Bonus Haies » dans Télépac
  • Le plus tôt possible et au plus tard avant le 15 juin 2024 : Signer le contrat d’engagement Label Haie auprès de l’Afac et contacter Certis (emilie.bellier@certis.com.fr / 02.99.60.82.82)
  • Avant le 31 août 2024 : Avoir réalisé son audit d’entrée dans le Label Haie par Certis et fournir son certificat aux DDT

Maintien du « Bonus Haies » d’une année à l’autre

Pour continuer à bénéficier du « Bonus Haies » les années suivantes, les agriculteurs doivent maintenir leur certification Label Haie en :

  • Respectant le cahier des charges Gestion du Label Haie et évoluer dans le niveau 2
  • Disposant d’un Plan de gestion durable des haies (PGDH)* dans les 2 ans qui suivent l’entrée dans le Label Haie
  • Bénéficiant d’un audit de suivi de Certis tous les 2 ans
  • S’acquittant de la redevance Label Haie annuellement

*Des aides publiques, comme le Pacte en faveur de la haie, peuvent suivant les opérateurs sollicités prendre en charge toute ou partie des frais d’accompagnement à la labellisation (pré-audit) et de réalisation du PGDH

Les agriculteurs, en gérant durablement leurs haies, fournissent des services paysagers et environnementaux à la société. Pour l’Afac-Agroforesteries, le « Bonus Haies » représente une première étape dans la reconnaissance des pratiques vertueuses et pourvoyeuses d’aménités. Toutefois, l’association préconise une revalorisation du bonus à hauteur de 25€/ha pour mieux refléter la valeur de leur travail, contribuer à ce que la haie devienne un réel atelier économique des fermes et encourager la gestion durable des haies.

#PacteHaie : AAP filière de valorisation – MASA & Ademe

Dans le cadre de la mise en œuvre de la planification écologique à travers le Pacte en faveur de la haiele ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et l’ADEME ont organisé un webinaire sur la mesure “Structuration de la filière de valorisation durable de la haie” le vendredi 5 avril 2024.

Ce webinaire a été l’occasion de présenter la mesure “Structuration de la filière de valorisation durable de la haie” du Pacte haie et plus largement de la planification écologique, et ses deux actions : 

  • structuration de l’offre de bois issu de la filière haie
  • renforcement des capacités de production des structures via du matériels.

Cette mesure a pour objectif de développer et encadrer la constitution de filières durables et pérennes de valorisation de la haie pour éviter toute sur-exploitation et dé-capitalisation. Ce dispositif innovant entre l’amont et l’aval va se traduire par un appel à projets de 10 millions d’euro porté par l’ADEME pour apporter une aide matérielle conditionnée à une complémentarité d’animation de gestion durable ou à un besoin accru de matériel. L’appel à projets est conçu en adéquation entre les ressources et les usages et prendra en compte toutes les disparités de maturité des projets.

Ce nouvel appel à projets sera lancé courant avril et s’insère entre le Fond chaleur et la série d’appels à projets qui ont également été lancés en région par les DRAAF ces dernières semaines dans le cadre du Pacte en faveur de la haie. 

Pour vous accompagner dans vos réponses, l’Afac-Agroforesteries a produit de nombreuses ressources et décryptages accessibles en vidéo :

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