ZOOM SUR UN JURY LOCAL DANS L’EURE : Concours des pratiques agro-écologiques – Agroforesterie 2021
Les jurys locaux de la troisième édition du Concours des pratiques agro-écologiques – agroforesteries touchent à leur fin.
En début d’année 2021, les dossiers présélectionnés seront étudiés pour la finale nationale. Rendez-vous fin février pour l’annonce des lauréats !
Retour en images sur les visites du jury du concours local Normandie !
Lundi 23 novembre, le jury local nommé pour le département de l’Eure s’est rendu sur les 4 parcelles candidates. Cette journée, organisée par Eddy Cleran de la Chambre d’Agriculture de Normandie, pour REUNIR AF, a rassemblé 5 membres du jury : son président Guy Jacob (agriculteur, et élu Chambre d’Agriculture), Pierre Jegu (agriculteur), Caroline Pivain-Bronnaz (Département de l’Eure), Cyrille Cantayre (OFB-Office Français de la Biodiversité) et Karine Vezier (DRAAF-Normandie) ; ( le Conseil Régional de Normandie et Le Parc Régionale seine Normande étant excusés).
Le premier prix local d’Équilibre Agro-écologique Agroforesterie a été décerné à la ferme des Pâtures au Val Doré
La famille Duedal a développé l’agroforesterie sur ses parcelles en 2015. Éleveurs de bovins depuis plusieurs années, et plus récemment de brebis pour de la transformation en produits laitiers, ils ont été confrontés aux enjeux d’eau et de biodiversité. Suite à un diagnostic de la Chambre d’agriculture de l’Eure, ils ont introduit des plantations intraparcellaires sur leur ferme. Cette initiative est motivée par l’amélioration de la qualité de l’eau mais également pour le bien-être animal avec la création d’ombres dans les pâtures. À terme, ils envisagent l’exploitation de bois d’œuvre. Dans cette ferme, l’agroforesterie est avant/ tout aussi un projet familial, qui a joué un rôle central dans la transmission de l’exploitation : le père, Didier, a planté les premiers arbres peu de temps avant sa retraite, puis son fils Hugo a pris en main la conduite des arbres dès les premières tailles, décidant ainsi de les intégrer durablement à son propre projet.
Pour Hugo Duedal « L’agroforesterie est intéressante parce qu’elle oblige l’agriculteur à avoir une réflexion à long terme. L’arbre est un investissement, un patrimoine paysager et financier. Il me rapportera en bois d’œuvre dans 30-50 ans. En attendant, il me rend des services. »
Les 3 candidats suivants remportes des prix locaux décernés par le département de l’Eure.
La ferme des Ruelles remporte le Prix local innovation
En voulant quitter l’agriculture intensive il y a 30 ans, Michel Galmel a souhaité créer sur ses parcelles un équilibre entre performance écologique, équité sociale et indépendance énergétique. Il a introduit des plantations intraparcellaies au milieu de ses céréales. Depuis, il a constaté le retour de nombreuses espèces d’oiseaux sur ses parcelles de pommes, céréales et Miscanthus (pour la production d’énergie).
Le lycée agricole du Neubourg remporte le Prix local expérimentation grâce à sa parcelle en agroforesterie
Cette parcelle se situe au cœur d’un paysage fortement urbanisé. Grâce à la plantation intraparcellaire, elle représente un îlot pour la biodiversité encore connecté. Avec un dispositif d’arbres à croissance rapide et d’autres à croissance plus longue, une comparaison avec une parcelle témoin et une autre forestière, le lycée vise la production de bois d’œuvre tout en garantissant à la parcelle de conserver ses éléments arborés. Le projet a été réalisé avec les élèves à toutes les étapes : traçage des lignes, plantation, paillage, recépage.
Afin de transmettre les enjeux de l’agroforesterie au plus grand nombre, les équipes ont disposés des panneaux informatifs en bout de parcelle.
Le Prix local patrimoine est décerné à Anne-Laure Réveilhac de Maulmont au Mesnil-Jourdain
Sur cette exploitation en polyculture-élevage ovin, les haies et plantations intraparcellaires sont le fruit d’une réflexion pour l’installation d’une biodiversité pérenne. Le bien-être animal, le maintien de cette ferme en lien avec le développement des circuits de proximité et l’amélioration du paysage agricole ont également été les moteurs de cette transition. 80% de la surface agricole utilisée sont aujourd’hui en agroforesterie, Mme Réveilhac est convaincue des bienfaits de l’arbre sur le long terme. Elle est d’ailleurs très investie dans la transmission du savoir et souhaite développer des visites sur son parc pour sensibiliser le grand public.