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L’enjeu bocager au cœur d’une réflexion commune avec les Parcs naturels régionaux de France 🗓

A l’occasion du Séminaire agriculture 2020 des Parcs naturels régionaux qui se tiendra dans le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande, l’Afac-Agroforesteries et les Parcs naturels régionaux poursuivent leur réflexion commune sur l’arbre et la haie et vous donnent rendez-vous le 16 juin après-midi pour une séquence d’échange sur le terrain consacrée à la gestion durable des haies et du bocage.

Au programme : démonstration “au pied de la haie” de la mise en oeuvre opérationnelle d’un Plan de gestion durable des haies, présentation du Label Haie et de l’application de son cahier des charges gestionnaire, échanges techniques sur les principes de sylviculture durable des haies, retour d’expérience et visite de filières de valorisation de bois de bocage. Ce temps d’échange sera co-animé par de nombreux experts normands de l’arbre et de la haie, des réseaux Afac et des Parcs (plus d’informations à suivre).”

Les actes de la journée « Sauvons et démultiplions les haies et le bocage » sont publiés

A l’initiative de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, une journée de croisement entre les Parcs naturels régionaux et le réseau Afac-Agroforesteries a réuni plus de 60 participants à Paris le 6 septembre 2019 sur le thème « Sauvons et démultiplions les haies et le bocage ».

Organisée selon un principe de regards croisés afin de poser les enjeux mais aussi, avec l’ambition d’apporter les changements requis au regard des engagements pris par la France en matière de biodiversité et de climat, cette journée a permis de renforcer les liens entre les deux réseaux et d’identifier conjointement un ensemble de propositions et d’actions à mener en commun.

Une synthèse très complète et approfondie de ces échanges a été produite par la Fédération des parcs naturels régionaux :

Cette journée d’échange avait notamment été introduite par une conférence sur les causes de l’érosion du bocage en France par Thibaut Preux, docteur en géographie de l’Université de Caen Normandie.

Paysage de bocage du Pays d’Auge – Crédit photo : Thibaut Preux

Une thèse de géographie renouvelle notre compréhension de la transformation des paysages de bocage

–          L’évolution des paysages de bocage en questions

Les derniers chiffres de l’enquête TERUTI-LUCAS font état d’une diminution de près de 10% de la surface occupée par les haies en France, entre 2006 et 2015. Cela souligne le décalage entre ces formes paysagères héritées d’une longue histoire agraire et l’évolution des systèmes agricoles qui contribuent à les produire. Ces chiffres interrogent également les agriculteurs, élus, habitants des campagnes et associations attachés à ces motifs paysagers emblématiques des campagnes de l’Ouest de la France.

Si les conséquences environnementales des arasements de haies sont désormais mieux connues, les processus socio-techniques qui en sont à l’origine sont en revanche généralement attribués de manière assez caricaturale au tournant « productiviste » des systèmes agricoles ou aux remembrements. Alors que les remembrements sont désormais plus strictement encadrés et que les modèles agricoles se recomposent, quels sont aujourd’hui les principaux moteurs de l’évolution des paysages de bocage ?

C’était l’un des principaux enjeux d’une thèse de géographie, soutenue à l’Université de Caen le 5 décembre 2019 par Thibaut Preux.

Paysage bocager du Virois – crédit Thibaut Preux

–          Une évolution des paysages de bocage « par petites touches »

Après avoir mis en évidence l’effet des transformations foncières sur les structures spatiales agricoles dans le grand Ouest de la France, l’auteur a retenu quatre espaces « laboratoires » du bocage (Bessin, Bocage Virois, Sud Manche, Pays d’Auge), pour y étudier les transformations paysagères entre 2003 et 2016.

Dans les bassins agricoles étudiés, l’analyse diachronique de cartes du paysage (parcelles agricoles, occupation du sol, haies…) souligne l’importance des transformations paysagères sur une période pourtant assez courte (2003-2016). Trois formes d’évolutions paysagères imbriquées apparaissent alors : l’augmentation importante de la taille des parcelles agricoles, la substitution des prairies permanentes par des cultures céréalières ou de maïs et une forte érosion du linéaire de haies. Ces évolutions s’inscrivent progressivement dans le paysage, par « petites touches ».

–          Les transferts fonciers au cœur de la transformation des paysages bocagers

Pour comprendre la manière dont s’opèrent cette évolution du paysage, l’auteur a ensuite confronté cette cartographie des dynamiques paysagères à celle des transformations foncières des exploitations agricoles (agrandissement, installation, disparition…). Cette mise en relation a permis de souligner le rôle majeur que joue l’agrandissement des exploitations dans la transformation de la mosaïque paysagère. Une enquête de terrain, réalisée auprès de près de 500 agriculteurs, a permis de préciser les principaux ressorts de ces évolutions : accroissement de la surface cultivée par actif, gains de productivité liés à la mécanisation de la production, transformation des systèmes d’élevage…

Paysage bocager du Virois – crédit Thibaut Preux

Cette thèse de géographie est librement consultable à cette adresse : https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-02432779

Plus d’information, vous pouvez contacter l’auteur de ce travail : thibaut.preux@unicaen.fr

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