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L’association Prom’Haies Poitou-Charentes a organisé son deuxième forum de la haie, ce jeudi 24 mars 2016 au Lycée agricole de l’Oisellerie à côté d’Angoulême, dans la nouvelle grande région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes. Cet événement a réuni plus de 500 participants dont 430 lycéens et étudiants. Les partenaires de Prom’Haies ont contribué à la réussite de cette journée avec leurs stands au « village de la haie », lors des démonstrations de matériel et de greffage, de balades commentées, de témoignages lors des ateliers et des projections….

Voici un retour sur quelques interventions inscrites au programme :


Démonstrations de matériel d’entretien de la haie


 

Elle étaient assurées par l’EARL des deux Charentes et les employés communaux de La Couronne : démonstrations en direct de matériel d’entretien des haies : le lamier à couteaux et à scie circulaire et le broyeur de branches.

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Le lamier à couteaux

L’EARL des deux Charentes, outre son activité agricole, propose ses services d’entretien des haies aux agriculteurs du département. L’EARL a investi dans un lamier à couteaux et à scie circulaire avec un bras pouvant aller jusqu’à 8 mètres de hauteur. Il faut compter en moyenne une heure d’entretien au lamier pour 300 mètres linéaire de haie. Ce qui garantit un bon entretien de la haie est la fréquence des passages. Une coupe annuelle permet d’éviter l’éclatement des branches. En effet, le lamier à couteaux ne peut couper nettement que des branches d’un diamètre allant jusqu’à 5 cm. La combinaison avec la scie circulaire permet, cependant, de couper les branches, plus grosses, en hauteur. Il faut également éviter la taille sommitale, cela permet d’avoir des fleurs pour les auxiliaires, des baies pour nourrir les oiseaux et de grandes branches pour qu’ils puissent se percher.

 

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Le broyeur

Après le passage du lamier, il faut s’occuper des branches qui sont tombées au sol. Les rémanents peuvent être broyés directement sur place et laissés comme paillage au pied de la haie afin de lui apporter de la matière organique. On peut également utiliser un broyeur pour valoriser les rémanents en brf (bois raméal fragmenté). C’est le choix qu’a fait la commune de La Couronne en investissant dans un broyeur pour valoriser au mieux les produits issus de la taille des haies. Cette décision a eu plusieurs impacts positifs pour la commune. Le broyage sur place a permis de réduire le volume des végétaux de ¾ et ainsi d’éviter des aller-retour de camion pour les évacuer. La commune n’achète plus de paillage pour les espaces verts. De plus, les bénéfices du brf en paillage sont multiples : il limite l’arrosage et le travail de désherbage et il permet de régénérer la vie du sol en apportant des éléments minéraux, des protéines issus de la sève de l’arbre. La croissance des plantes s’en ressent.

 


Les haies et la réglementation


L’ intervention de deux agents de la DDT de la Charente a permis d’aborder la place de la haie dans les différents types de réglementations appliquées en France. D’une part, c’est à travers le Code de l’urbanisme et le Code de l’environnement que la haie peut-être protégée de façon durable. D’autre part, dans le cadre de la PAC, la haie est prise en compte par différentes mesures : les surfaces admissibles, les SIE, la BCAE7, les MAEC… qui tentent d’assurer sa pérennisation et sa valorisation au sein des exploitations. Actuellement, l’arrachage persistant des haies laisse à penser que ces mesures sont souvent mal comprises par les agriculteurs.

 


Projection du film « ma haie est bonne pour le climat »


 

L’après-midi, la projection du film « ma haie est bonne pour le climat », réalisé par Prom’Haies Poitou-Charentes a offert un panorama du rôle majeur que l’arbre champêtre joue et jouera dans le changement climatique. Par les voix de différents acteurs du territoire, il est montré le besoin de conserver et de réintroduire l’arbre dans l’espace agricole pour atténuer les effets du dérèglement climatique :

  • création d’un micro-climat pour protéger les cultures et le bétail contre les écarts de température.
  • action de rétention et de filtration des eaux pour limiter les coulées de boues ou les inondations lors de grandes précipitations.
  • production de biomasse
  • -arbre indispensable dans le développement de l’agro-écologie…

 


L’agroforesterie, une agriculture d’avenir ?


Eric Cirou, conseiller agroforestier à la Chambre d’agriculture de Charentes-Maritime expose des pratiques agroforestières en s’appuyant sur le cas de 3 exploitations. Cette présentation a été suivie du témoignage détonnant de Benoit Biteau, paysan agroforestier.

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L’agroforesterie dans un contexte de crise agricole

L’agriculture de demain sera-t-elle une agriculture avec moins d’agriculteurs, une agriculture dépendante des énergies issues du pétrole et émettrice de gaz à effet de serre, une agriculture qui épuise les ressources non renouvelables ? Aujourd’hui, la production agricole est remise en question par la préoccupation des consommateurs sur la qualité de leur alimentation et donc de l’impact sur leur santé. L’agriculture n’est plus considérée comme simple activité de production mais bien comme une activité qui a l’immense responsabilité. Dans ce contexte de mutations, l’agroforesterie peut-elle apporter une contribution à une agriculture durable et innovante et peut-elle ramener de l’emploi dans nos campagnes?

Définition de l’agroforesterie

L’agroforesterie est un terme récent qui désigne l’association de l’arbre et des productions agricoles. On entend par agroforesterie un ensemble de systèmes tels que la haie, la ripisylve, le verger, l’alignement d’arbres, le bosquet, l’arbre isolé et l’agroforesterie intraparcellaire. L’agroforesterie donne une considération nouvelle de l’arbre dans le système agricole actuel.

L’exemple d’une ferme agroforestière, un espoir pour une agriculture durable

Benoit Biteau a repris la ferme familiale, de 180 ha, avec son frère et l’a reconvertie en passant d’un système de production intensif de maïs irrigué à une production diversifiée en bio comprenant des parcelles céréalières en agroforesterie intraparcellaire, des parcelles maraîchères, en réintroduisant l’élevage, en transformant les produits sur place et en les valorisant par une vente en circuit court. Cette mutation de la ferme et de ses pratiques agricoles a permis de créer 5 emplois et de diminuer la pénibilité du travail. Cette prise en compte à la fois des enjeux agronomiques et des enjeux d’autonomie replace l’arbre comme acteur fondamental de la production agricole. Il augmente la fertilité des sols (il n’y a plus d’apport d’engrais), fait circuler l’eau de façon verticale et épurée pour remplir les nappes phréatiques, permet de stocker le carbone …

 

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