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Communiqué : La simplification réglementaire sur la haie est nécessaire mais ne doit pas masquer les vrais enjeux

C’est un consensus : l’agriculture aura besoin des haies. Mais pour cela, nous avons besoin de faire évoluer les politiques pour mieux aider les agriculteurs

Chaque canicule, sécheresse et inondation nous rappelle que les arbres et les haies sont des alliés de l’agriculture pour faire face au dérèglement climatique. Sans ces arbres, il ne sera pas possible non plus de stocker du carbone ou de produire une biomasse locale substituable aux énergies fossiles. Sans les haies enfin, nous ne pourrons pas stopper le déclin vertigineux de la biodiversité dont dépend l’agriculture elle-même, ne serait-ce que parce que sans pollinisateurs il n’y a pas de récoltes. Ce très large consensus est aujourd’hui partagé par les agriculteurs eux-mêmes, les ONGs, les associations, les coopératives agricoles et tous les efforts doivent converger pour enrayer la disparition des haies et obtenir un gain net de 50 000 km supplémentaires d’ici 2030, objectifs fixés par le Pacte en faveur de la haie. La « simplification sur les haies », annoncée par le Premier ministre peut y contribuer. Mais les politiques publiques doivent surtout évoluer en profondeur pour en faire un vrai atout, au lieu d’une contrainte et d’une charge.

Faire le choix de l’arbre, c’est faire le choix du long terme mais le temps presse pour donner un statut simple et lisible aux haies

L’Afac-Agroforesteries n’a jamais cessé de se battre pour que le statut des arbres et des haies soit lisible, simple et sécurisant pour les agriculteurs. Après des décennies de programmations PAC très défavorables à l’arbre puisque les surfaces de bosquets et de haies faisaient perdre des aides, il a été obtenu que ces surfaces arborées soient comptabilisées et primées au même titre que les surfaces cultivées, et ce jusqu’à 20 mètres de large pour une haie. Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre pour obtenir d’autres avancées. Il faut aller plus loin dans la simplification pour aider les agriculteurs et non pas les décourager. Cette simplification doit se traduire par une mise en cohérence des réglementations, par une simplification des procédures avec la mise en place d’un guichet unique, par un accompagnement de terrain par des conseillers reconnus, et par une sécurisation de la réponse apportée par les services de l’Etat en cas de demande de destruction des haies et reconstitution qui doit toutefois rester l’exception. La gestion administrative de toutes les mesures relatives à l’arbre et la haie doit être allégée et son traitement accéléré : il n’est pas acceptable qu’un agriculteur qui engage en année N des changements de pratiques pour ses haies dans le cadre d’une MAEC soit payé en année N+3. Des réponses pragmatiques peuvent être apportées à toutes ces questions, avec un juste équilibre entre nécessaire protection des haies et une certaine souplesse.

Pour passer de la contrainte à la valorisation, la priorité est de mieux rémunérer les agriculteurs pour les services rendus par les haies

Si la réglementation autour des haies doit évoluer, elle ne doit pas masquer le principal problème : aujourd’hui, les efforts des agriculteurs qui ont conservé beaucoup de haies et qui les gèrent durablement ne sont pas rémunérés. Si on n’inverse pas la donne en passant de la contrainte à la rémunération de ces services rendus par les agriculteurs, on continuera de perdre cinq fois plus de haies qu’on en reconstitue, tendance observée actuellement. Redonner de la valeur aux haies est la priorité n°1 que porte le Réseau Afac et que nous avons mis au cœur de notre Appel de la haie. Nous appelons d’urgence à ce que cette valorisation se traduise par :

  • Une réévaluation du montant du bonus haie de 7 € / ha à 25 €/ha, avec une proportionnalité de l’effort fourni. Le montant actuel de 7€ /ha déconsidère la valeur du travail des agriculteurs qui gèrent durablement leurs haies, et ne permet pas aux autres d’envisager une gestion durable,
  • Un développement des Paiements pour Services Environnementaux sur les haies, ces outils apportant une solution concrète pour reconnaître les services rendus à la société,
  • Un fléchage très significatif des 110 M d’€ du Pacte en faveur de la haie vers l’accompagnement à la gestion durable et à la valorisation des haies, la mise en place de filières territoriales, etc. Les politiques du « tout plantation » mettent les agriculteurs en échec, en n’intervenant qu’à l’étape de la plantation alors que c’est la gestion de ces arbres tout au long de leur développement qui va compter,
  • La mise en place d’un crédit d’impôt pour les agriculteurs qui pratiquent une gestion durable de leurs haies.

Nous sommes tous co-responsables : les collectivités, les entreprises et les citoyens doivent donner l’exemple et s’engager aux côtés des agriculteurs

Si l’arbre est un bien commun aux bénéfices reconnus, alors les mêmes règles et les mêmes efforts doivent s’imposer à tous. Une co-responsabilité est indispensable. Ainsi, il est déplorable que les haies de bord de route soient dégradées par les collectivités par des passages systématiques de broyeurs ou encore le déploiement aérien de la fibre. Les collectivités doivent faire preuve d’exemplarité en faisant évoluer ces pratiques, tout comme les citoyens.

Les collectivités ont aussi une responsabilité de premier plan pour impulser une économie locale intégrant les haies qui bénéficie aux agriculteurs du territoire ainsi qu’à l’environnement, en achetant par exemple à son juste prix du bois-énergie local géré durablement. Chaque fois que du bois local issu des haies est acheté, c’est de l’argent qui reste sur le territoire et qui profite aux agriculteurs. Cette juste rémunération pour les agriculteurs au sein de la chaine de valeur allant « de la haie à la chaudière » doit s’engager rapidement avec les collectivités, mais aussi avec les énergéticiens, l’Ademe, les coopératives agricoles et les structures de valorisation des haies.

Un cap politique à construire avec toutes les parties prenantes

Le Pacte en faveur de la haie est une occasion unique pour mettre en cohérence ces différents chantiers, afin de faciliter, simplifier et mieux valoriser le travail des agriculteurs. L’Afac-Agroforesteries appelle à ce que la concertation puisse reprendre rapidement, en mettant tout le monde autour de la table, afin que la construction opérationnelle du Pacte réponde aux enjeux du terrain.

Télécharger le communiqué en .pdf

L’Appel de la haie résonne en Grand-Est !

Il y a près d’un an, l’Appel de la haie a été lancé par l’Afac-Agroforesteries pour inciter les élus de la nation et des territoires à faire de la haie un levier pour accélérer, concrétiser et rendre visible la planification écologique. La semaine dernière, nous célébrions l’engagement fort de la Région Grand Est, qui officialisé son soutien à l’Appel de la haie au cours d’un événement accueilli par le GAEC Romé, au sein du Parc naturel régional de Lorraine. Cet événement a réuni des personnalités clés telles que Jacky DESBROSSE, Conseiller régional délégué aux haies et Vice-président de la commission Environnement, Philippe Hirou, Président de l’Afac-Agroforesteries, et Jérôme END Président du Parc naturel régional de Lorraine. 

La Région Grand-Est porte une politique régionale exemplaire en faveur des haies, qui se traduit notamment par son soutien à la SCIC Végétal Nord-Est et à toute la filière de collecte de graines et production de plants. En Grand-Est, la haie n’est donc pas un simple effet de mode, mais bien une priorité à long terme. Jacky Desbrosse a rappelé l’importance des partenariats locaux pour élaborer des stratégies efficaces et stopper la disparition des haies, ce sans quoi l’objectif ambitieux de 4 000 km de haies supplémentaires ne pourra pas être atteint par les seules plantations.

Philippe Hirou, Président de l’Afac-Agroforesteries, a réaffirmé que la réussite du Pacte en faveur de la haie dépendra de sa mise en œuvre cohérente, en complémentarité avec les programmes régionaux. Les collectivités territoriales sont des soutiens historiques de la haie et en s’appuyant sur leurs expériences, nous pourrons avancer plus rapidement sans reproduire les erreurs du passé. Alors que les phases de concertation régionale sur le Pacte en faveur de la haie vont débuter début février, ce serait aberrant d’avoir deux programmes côte à côte, celui porté par l’État venant se superposer à celui des Régions. L’Afac demande qu’une vraie articulation de ces politiques soit proposée..

Au cours de cette journée, le GAEC Romé et ses infrastructures agroécologiques ont illustré l’importance des enjeux portés par l’Appel de la haie. En adoptant des pratiques de gestion durable, cette ferme démontre qu’il est possible de préserver les haies, de reconstituer un maillage essentiel, et de favoriser la régénération naturelle. Stéphane, l’un des associés du GAEC, a souligné l’importance de la haie au sein de l’exploitation, la considérant comme un “marqueur” de leur ferme, un écosystème qui favorise la biodiversité tout en servant la production agricole.

Un colloque sur la haie au Palais du Luxembourg

Suite à l’Appel de la haie, Daniel SALMON, sénateur d’Ile-et-Villaine et Joël LABBÉ, ex-sénateur du Morbihan, se sont saisis du sujet et ont déposé une proposition de loi l’objet d’une proposition de loi.

La haie continue de se faire reconnaître au sein des institutions et investira le Palais du Luxembourg le 26 janvier prochain. 

Les sénateurs Daniel SALMON et Jean-Claude TISSOT, sénateur de la Loire, organisent un colloque dédié à la haie pour faire valoir ses multiples atouts pour la transition écologique.

Ce colloque réunira les élus nationaux, régionaux, ministères, administrations, agences d’État, acteurs du développement des haies et de l’agroforesterie, agriculteurs, entreprises du secteur agro-alimentaire, de l’énergie, associations environnementales, scientifiques, etc.

L’Afac-Agroforesteries parmi les intervenants !

2023 a été jalonnée de grandes étapes : Appel de la haie, rapport du CGAAER sur l’état des haies françaises et l’annonce du Pacte en faveur de la haie.

L’Afac-Agroforesteries est ainsi invitée à présenter ses propositions au sein de ce colloque historique au Palais du Luxembourg.

Vous n’avez pas pu participer ? Accédez aux replays !

Avec trois tables rondes et de nombreuses interventions d’experts, le colloque promet un programme complet sur les atouts de la haie.

Accédez au programme du colloque

Une nouvelle année pour faire de la haie un objet d’utilité publique !

Le Conseil d’Administration de l’Afac-Agroforesteries vous souhaite une excellente année 2024 !

2023 a été une année riche pour la haie, pour l’Afac-Agroforesteries et pour tout son réseau. 

Nous comptons de nombreuses réussites et avancées notoires :

 

Mais c’est surtout avec une grande nouvelle que l’Afac-Agroforesteries a achevé son année et s’apprête à en démarrer une nouvelle à vos côtés !

Par décret daté du 4 octobre 2023, l’Afac-Agroforesteries a été reconnue d’utilité publique : un signal fort pour l’ensemble du réseau et des acteurs de l’arbre et la haie en France !

Une Association Reconnue d’Utilité Publique (ARUP), c’est quoi ? et à quoi ça sert ?

Cette reconnaissance confirme que l’Afac-Agroforesteries mène une action d’intérêt général, dans un but non lucratif, avec une gestion désintéressée et que son fonctionnement n’est pas limité au profit d’un cercle restreint de bénéficiaires. 

Cette reconnaissance atteste également que l’Afac-Agroforesteries remplit les conditions suivantes : avoir un rayonnement extra-local, avoir au moins 200 adhérents impliqués effectivement dans la vie associative, avoir une autonomie financière rigoureuse et un fonctionnement démocratique.

Grâce à ce statut qui légitime notre action, l’Afac-Agroforesteries va pouvoir bénéficier de dons et de legs (bien donné par testament à une personne, en plus des dons manuels dont peut bénéficier toute association). Les dons ouvrent droit à une réduction d’impôt avec délivrance d’un reçu fiscal, en tant qu’organisme d’intérêt général.

” Je vous remercie pour votre confiance et soutien qui ont permis de faire évoluer notre fonctionnement pour obtenir cette reconnaissance d’utilité publique et vous donne rendez-vous à l’automne 2024 afin de fêter ensemble le passage de ce cap très important qui va nous permettre de nous projeter pour les 15 prochaines années.”

Philippe HIROU, président de l’Afac-Agroforesteries

Vous souhaitez soutenir l’Afac-Agroforesteries, faire partie d’un réseau de professionnel et bénéficiez des outils produits :

Biodiversité : Le grain bocager – Un outil pour appréhender la fonctionnalité d’un réseau de haie pour la biodiversité

Le grain bocager est un indicateur créé pour évaluer la biodiversité d’un réseau de haies ou d’un paysage bocager. 

Déjà mis en œuvre sur certains territoires, cet outil apporte de nombreuses clés pour accompagner les projets en faveur de la biodiversité. C’est le cas de la Fédération Départementale des chasseurs du Gers et du Syndicat des Eaux du Bas Léon.

Vous y retrouverez les présentations et témoignages de :

  • Hugues BOUSSARDingénieur en modélisation informatique des paysages à l’INRAE
  • Gladys GONNETchargée de projet à la Fédération Départementale des Chasseurs du Gers
  • Yann GOUEZchargé de mission biodiversité – agroécologie au Syndicat des Eaux du Bas-Léon

REPLAY : Biodiversité – L’indice de biodiversité potentiel dans le Plan de gestion durable des haies

Un module “biodiversité” permet à partir de relevés d’indicateurs simples de la morphologie de la haie, d’évaluer l’état écologique de la haie pour accueillir la flore et la faune liées aux arbres ou à l’ambiance forestière.

David RollandChargé de mission Habitats et Biodiversité à la Fédération des Chasseurs des Côtes d’Armor présente comment cet indice a été construit. Il fait le lien avec les résultats présentés le 22 novembre sur le grain bocager.

Il est aujourd’hui intégré dans les Plans de Gestion Durable des Haies (PGDH) réalisés pour les agriculteurs et pour réaliser des états des lieux territoriaux. Différentes illustrations de cet indice seront présentées. En particulier plusieurs témoins accompagneront David Rolland dans sa présentation :

  • Wilfrid Perquis, agriculteur en polyculture- élevage sur la commune de Mérillac (22)
  • Sylvain Betolaud, chargé de mission bocage à la SCIC Bois Bocage Energie (61)
  • Séverine Le Bot Humblot, conseillère technique environnement agroforesterie à la Chambre interdépartementale d’agriculture Doubs-Territoire de Belfort (25)
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