Interpellé par les citoyens de son territoire, le député de l’Orne Yves Goasdoué a posé une question au gouvernement sur les conséquences de la multiplication des chaufferies bois sur la demande en bois, lors de la séance ordinaire du 24 novembre, à l’assemblée nationale.
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Dans son allocution, le député Goasdoué fait part de son inquiétude à partir de la situation observée dans sa circonscription “Bien souvent, malheureusement, ces coupes, voire ces arrachages, sont réalisés en dehors de tout plan de gestion de haies, dans l’unique souci de réaliser un bénéfice immédiat, et la repousse peut par la suite s’avérer impossible. Dans des départements tels que l’Orne, la multiplication des chantiers de ce type finit par menacer l’équilibre paysager de notre bocage.”
Pour que l’énergie bois reste une énergie renouvelable, le député Goasdoué propose de mieux en encadrer l’exploitation et formule des propositions concrètes “ne peut-on pas généraliser l’usage des plans de gestion des haies comme on le fait pour le bois de forêt ? Pour chaque exploitation, un potentiel de prélèvement de bois de haies serait déterminé. La SCIC Bois Bocage Énergie a mesuré que, dans l’Orne, une exploitation de cent hectares comptait en moyenne dix à quinze kilomètres de haies. Sur l’ensemble de ces kilomètres, le potentiel d’accroissement annuel est estimé à cinquante tonnes. Ne serait-il pas raisonnable de fixer une limite au prélèvement en tenant compte de cette productivité ?”
Enfin, le député Goasdoué questionne le ministère de l’agriculture sur l’application et l’opérationnalité de la nouvelle PAC et plus particulièrement de la BCAE 7 qui assure la protection des haies.
Stéphane Le Foll étant en déplacement le 24 novembre, c’est M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des anciens combattants et de la mémoire qui a apporté une réponse au député Goasdoué. Il explique que ces enjeux sont bien pris en compte par le ministère de l’agriculture et qu’ils seront abordés dans le futur plan national de développement de l’agroforesterie “Au moment où se développent des projets d’utilisation du bois comme source d’énergie qui impactent le bocage, les questions des plans de développement durable du bocage et de la qualification comme « bois agroforestier géré durablement » sont fondamentales. Elles seront abordées dans le cadre de ce plan national.”